Le vairon, une gourmandise pour la truite.

Bonjour à tous,

Je vois que ce chapitre des pêches à l'appât interesse les pêcheurs en mer (les veinards !). Mais à l'usage des pêcheurs de "l'intérieur", je voudrai vous parler de la pêche de la truite au vairon, mort ou vif. Déjà et depuis bien des années, la pêche des vairons en elle-même me comble de plaisir, dès l'instant où il s'agit de faire une pêche de vitesse efficace et, difficulté suprême, régulière ! Car le niveau des eaux, la température froide du début de saison, rend cette pêche très difficile, mais addictive ! En 1ère catégorie, pas d'asticot (trop gros souvent), mais du petit ver de terre, sur hameçon sans ardillon de 16 à 18. Surtout il faut adapter la plombée et donc le flotteur au débit de la rivière...jusqu'à pécher "au toc", à vue, en plein été !
Je pêche deux ruisseaux très encombrés, avec autant de bois au fond que sur les rives, quand le printemps revenu, les ronces compliquent encore la pêche de la truite ! Avec des rives surplombantes de un à trois mètres, marcher dans l'eau est interdit, si seulement c'était pratiquable ! Alors dans ces conditions compliquées, la pêche à la mouche fouettée n'est pas possible, le lancer aux leurres n'est pratiquable que de loin en loin, bref...la pêche au ver au bouchon est possible, mais ne m'intéresse pas et au toc...on laisse au fonds tous ses bas de ligne ! Donc, seule la dandine au vairon mort ou au vairon vivant en montage "drop shot" (mais oui !) sont pratiquables...en attendant au shad souple que j'essaierai lors de la prochaine ouverture de mars... Pour avoir fabriqué de nombreuse boîtes de montures à vairon mort, toutes sont bonnes : les casquées, les style "plasseraud", les "drachkovitch", etc...Pourtant, j'ai simplifié la chose avec une monture basique et efficace : couper une olive longue de 7 ou 10 g en deux avec une scie à métaux, élargir le canal central aux extrémités, passer un fil de fer fin (3mm environ) par le canal, courber sur l'extrémité pointue et couvrir avec un petit morceau de tube en silicone, courber l'autre extrémité coté large en forme de grand crochet, et c'est tout ! On enfile la monture sur le nylon du moulinet, on enfile le vairon par l'anus jusqu'à la bouche avec un grand anneau fait en corde à piano de 4/10ème de mm et porté en sautoir autour du cou (imperdable et toujours à portée). Il vous suffit de fixer un hameçon triple n° 9 à 6 suivant la grosseur d vairon, le placer dans la cavité abdominale, planter le crochet souple derrière la tête du poissonnet, et le tour est joué ! C'est plus difficile à expliquer qu'à faire ! A la touche, le vairon est "soufflé" par la truite et est réutilisable pour une autre prise. Le vif en "drop shot" sur un hameçon spécial émerillonné (de VMC) avec une plombée terminale de 2 g, est très efficace lorsqu'on pilote le montage le long des berges creuses, les arbres tombés, etc...tous les postes à truite, quoi ! Imparable lorsqu'il s'agit de dandiner le vairon, plomb posé au fond, sur un poste profond et compliqué à atteindre. Essayez et vous verrez !   Amicalement.

Merci Gege28 pour le partage. Tu n'aurais pas un schéma ?

La pêche au poisson mort fonctionne aussi en mer. Passionné de pêche au sandre en verticale en bateau avec le montage des "romanichels" (un petit plomb de 5 à 10g devant un émerillon et ensuite un petit bas de ligne (15 à 30cm) en 16 à 22/100 nylon sur lequel on enfile un petit poisson avec l'aiguille à locher. Hameçon triple N°10 ou simple longue hampe. Pour la mer, j'utilise de la friture de "jols", achetée au supermarché, comme poissonnet.

FrancisB a écrit:Merci Gege28 pour le partage. Tu n'aurais pas un schéma ?

Bonjour FrancisB et bonjour à tous,

Mieux qu'un shéma, une photo est bien mieux ! Comme vous pouvez le voir, c'est très simple à faire et à utiliser ! L'aiguille est faîte en corde à piano e 6/10ème de mm... Elle a ceci de bien : ele ne pique pas et ne peut se perdre, puisqu'elle est attachée autour du cou !  Amicalement.

Super, merci GEGE.

Bonjour les amateurs de carnassiers,

Depuis deux ans, las de laisser des montures à vairon mort au fond de la rivière, particulièrement encombrée de bois morts, j'ai essayé un montage à vif peu connu, à l'époque : le montage en "drop shot" avec un vairon vivant pour pêcher la truite. Je cherchais en effet un moyen, plus efficace qu'une monture casquée pour fouiller les environs des berges creuses, endroits de "planque" favori de dame Fario dans mes ruisseaux. La monture est souvent balayée par le fort courant et la plomber plus lui enlève le coté naturel de la proie bléssée. Donc la solution, très simple, est une plombée de 2 à 5 g terminale, surmontée sur le nylon ou le fluorocarbone de 16 à 20/100 ème d'un hameçon émerillonné VMC "spécial drop shot" n° 4 à 6. Cette monture permet donc de dandiner lentement sur place le vif piqué par les lèvres, sans le traumatiser, en faisant progresser lentement la monture vers l'aval. Ma première tentative s'est soldée avec la prise de cinq splendides truites fario, ce qui m'a poussé à continuer, depuis ! L'efficacité de la méthode est évidente en début de saison, mais est formidable plus tard lorsque la rivière est en étiage et les courants moins marqués. Car vous pêchez avec une extrème précision au centimètre près, avec toute la lenteur désirée, sans faire de bruit : tout ce qu'il faut pour énerver une truite en poste ! Le "drop vif" peut s'adapter aux autres carnassiers avec des montages adaptés : sandre, brochet, perche, etc...
Mais pour les amateurs de pêche en mer, le "drop vif" est utilisable en promenant une "samotte" (petit mulet) ou une crevette le long d'un quai ou d'une jetée pour surprendre un loup, un bar, ou une louvine, voire un dreneck...ou un turbot sur un ridin, en bâteau. Cette pêche est bien adaptée au lancer-ramené au appâts ou aux leurres souples en rivière comme en mer, avec un contrôle permanent de l'évolution de son montage et la possibilité d'un ferrage immédiat ou légèrement différé selon les cas. Que du bonheur, et en plus, on voit du pays !   Amicalement.

Technique surement trés efficace. Mais il faut aller pecher les vairons juste avanr et surtout se trimbaler avec un seau plein d'eau pendant toute la peche . As tu essayé le drop shot avec des vairons morts plus faciles à transporter ?.

FrancisB a écrit:Technique surement trés efficace.  Mais il faut aller pecher les vairons juste avanr et surtout se trimbaler avec un seau plein d'eau pendant toute la peche . As tu essayé le drop shot avec des vairons morts plus faciles à transporter ?.

pour transporter les vairons, nul besoin d'un seau, juste une petite bouteille d'eau ( 25 ou 50 cl ) rempli à moitié que tu mets dans la poche de ta veste ou dans ton panier, les mouvements assurent l'oxygénation des vairons et tu tiens facile la demi journée, et de temps en temps tu remets un peu d'eau de la rivière au fur et à mesure que tu prends tes vairons

FrancisB a écrit:Technique surement trés efficace.  Mais il faut aller pecher les vairons juste avanr et surtout se trimbaler avec un seau plein d'eau pendant toute la peche . As tu essayé le drop shot avec des vairons morts plus faciles à transporter ?.

Bonsoir FrancisB et bonsoir à tous,

La dandine très mesurée d'un vairon mort monté en drop shot est certainement meurtrière, à une condition cependant : que le vairon soit mort depuis peu de temps pour conserver toute sa souplesse. En cas de rigidité cadavérique, le vairon exale une senteur que la truite n'apprécie pas. Ceci dit, j'ai pêché de belles fario dans le Ger à Pointis Inard au-dessus de ST Gaudens, dans les pyrénnées avec des vairons conservés dans du formol, raides comme la justice ! Mais dans cette fabuleuse région où le "toc" est élevé au rang de religion, les truites ne connaisaient pas le vairon casqué...ni les pêcheurs, car plusieurs sont venus voir comment je pêchais "leurs" truites avec une technique qu'ils ne connaissaient pas ! J'ai du en convertir quelques uns ! Car aujourd'hui, le vairon mort ou vivant est pratiqué partout. Du reste, à cette époque bénie des années 1980, mon copain champion des pyrénées de "toc" m'a appris sa technique fabuleuse, et je lui ai enseigné le vairon mort et la pêche à la mouche. Lors de notre première rencontre chez un cousin toulousain, il m'a accompagné chez moi et je lui ai monté des mouches jusqu'à 3 heures du matin ! Des tricolores, des sedges et des nymphes ! Cela faisait cinq ans qu'il recherchait quelqu'un qui lui explique la pêche à la mouche. Je l'ai entrainé sur le Ger et le Gave de Pau et c'est devenu un fin moucheur !
Pêcher les vairons entre deux épisodes "truite" permet de meubler agréablement la journée lorsque les poissons sont "cavés". Dans mon gilet de pêche, j'ai une poche qui contient quelques montures avec plumes, des bas de ligne pré plombés en 10/100ème et hameçons sans ardillon n° 18, un tube de plombs et une petite boîte de vers de terreau. Je conserve les vairons dans une gourde metallique de l'armée (du surplus militaire) recouverte de tissus kaki qui conserve la fraicheur à l'abri de la lumière : accrochée à la ceinture, elle ne gène absolument pas et conserve les vairons en forme olympique !
L'intendance à domicile est complexe, avec grand aquarium, bulleur, filtres à charbon, etc... Mais on rencontre bien des difficultés pour conserve des vers, des crevettes et autres céphalopodes, lorsque le soleil tape sur le sable chaud d'une plage ensoleillée ! Il faut savoir ce que l'on veut et surtout transformer les contraintes en autant de plaisirs ! Amicalement.

Encore merci GEGE. J'aime bien ta conception de la pêche.

Lorsque je n'avais pas de vairon ni de gros lombrics, je pêchais la truite avec une cuillère Mepps N°2 dorée au bout d'une canne de 4m  en bambou noir (qui pesait un âne mort !!!). Le moulinet était rempli de nylon 30/100 tout juste suffisant pour extraire les "grosses" truites de leur trou. Il suffisait de faire tourner la cuillère à l'entrée de leur trou ou racine pour que la truite, énervée par cet objet brillant, se jette dessus. J'ai pris, à l'époque (en 1960/65) d'énormes (pas + du kg) poissons qu'il était très amusant de sortir d'endroit encombrés. Un petit trou de 30cm de diamètre suffisait pour que j'y enquille ma cuillère et le courant la faisait tourner. L'un des plus gros poisson que j'ai pris l'a été derrière une pierre (qui y était toujours il y a 5ans) en lançant ma cuillère 1m devant elle. La difficulté était de faire un lancer pendulaire sans presque bouger la pointe de la canne. La truite se ferrait toute seule sur le fil avec l'inertie de la canne en bambou. Le 30/100 n'était pas de trop pour sortir les gros poissons. On appelait cela la technique "en devonnant" car c'était la même qu'au devon. Les poissons pêchés pesaient en général entre 350 et 500g. En prendre 2 ou 3 suffisait à faire "belle pêche"; j'ai, un jour où cela mordait, pris 18 truites d'affilée avec cette technique (j'en avait gardé une demi-douzaine ... j'étais viandard à l'époque)  Je me souviens d'un courant où j'en ai pris 5 d'affilée en lançant de l'autre coté de la rivière et la cuillère faisait un arc de cercle dans le courant. Les truites devaient être dans le fond et montaient sur la cuillère à chaque passage. A l'époque, il n'y avait pas d'alevinage et c'étaient des poissons sauvages. La meilleure période était les apm du mois d'aout lorsque la veille il y avait eu un gros orage. Le matin, les pêcheurs au toc étaient passés en marchant dans l'eau, et il était très difficile de faire du poisson.

Bonjour Lomburone et bonjour à tous,

Effectivement la cuillère type Mepps Aglia n° 2 est une classique pour pêcher dames Fario et arc-en-ciel. La pêche "à devonner" avec une longue canne est un procédé très connu des "gens du voyage", avec une cuillère, un vairon...monté sur "monture bohémienne" bien sûr, et, lu l'an dernier sur la revue "Truite" avec un devon ! Leurre aujourd'hui oublié, mais encore fabriqué par les maisons Bretton et Adam's. Et ce qui m'a marqué, c'est que l'auteur de l'article avait longtemps hésité à écrire son article, tant cette pêche au devon, entre des mains de "viandards", était meurtrière, en truites Fario, bien sauvages ! Je veux bien le croire sur parole, mais je l'avoue, je trimballe trois devons depuis trente ans avec moi, sans les avoir mis à l'eau une seule fois ! J'ai certainement tord, mais j'aime tellement la pêche au vairon manié !
Au niveau des leurres oubliés, j'aimerais avoir l'avis des pêcheurs en mer, au sujet du poisson à hélices (Big-Big, Big-Gum de Ragot ou Mirrolure), vedette incontestée des années 1980, ayant pris des tonnes de bars et de loups de partout en France (et des gros !) à l'époque...Oublié au profit des "stick-baits", bruiteurs ou non. Il est étonnant que dans une mer bien formée, personne ne pense plus au Barraka (de notre regretté Ange Porteux chez Sert), autre vedette de la spécialité, pour prendre "le maousse" du coin ! Un poisson à hélices tellement oublié que je ne sais même pas s'il est encore fabriqué chez nous ! Car les japonais et les américains ressortent des poissons avec hélice arrière, comme la dernière nouveauté pour pêcher les carnassiers de rivière ! La mode étant un éternel recommencement, celle du poisson à hélices serait-elle entrain de revenir ??? A vous de m'éclairer, les amis, pour mon plus grand plaisir... Amicalement.

Mon montage pour pêcher en verticale (le sandre) ou la truite en lâcher/déroulé  devant soi. Le plomb olive (3 à 10g) coulisse sur le corps de ligne fixé à l'émerillon. Le bas de ligne fait entre 10et 25cm. + il est long, moins le montage est sensible mais la discrétion est augmentée.

Bonsoir lhomdurone et bonsoir à tous,

Il s'agit d'un montage très efficace sur tous les carnassiers, soit en "lancer-ramener" en tirette lente, soit en dandine à ses pieds pour le sandre, la perche, la truite et...le brochet. Avec un hameçon simple clavé sur les lèvres du vif et un hameçon triple fixé à hauteur de sa nagoire dorsale, c'est ainsi que, sous un pont de Choisy-le Roi, dans la Seine au ras des palplanches en acier et par huit mètres de fond, j'ai réalisé la prise de plusieurs sandres entre 6 et 8 kg chaque année, jusqu'au jour où j'y ai fait monter un brochet énorme, jusqu'à moins d'un mètre de la surface et sous mes yeux ébahis, que j'ai évalué à 1,30 m avec une gueule large d'une trentaine de centimètres ! Impressionnant et je le revois encore ! A ce propos, si vous allez au magasin "des poissons si grands" situé à Paris aux Invalides, vous y verrez certainement la photo d'un brochet de 1,41 m pour 42 kg, pris en Seine à Levallois Perret sur du fil de 50/100ème, dans les nnées 1970 ! Et je suis certain qu'il doit y avoir plus gros encore ! Pour anecdote, il est impossible de pêcher des gardons de moins de 400 g en Seine pour en faire des vifs à sandre ! La seule solution est de pêcher les ablettes au mois de mai, et d'acheter les vifs le reste du temps ! Le gros problème depuis une vingtaine d'années est constitué par les silures monstrueux qui s'attaquent à n'importe quel vif, avec casse systématique ou pire, perte de matériel emporté par la poisson ....
Donc cette méthode du "vif baladé" ou "tirette" est aussi sportive que la pêche aux leurres, est bien supérieure à cette dernière sur toute une saison, à mon avis et, ce qui ne gâche rien, revient beaucoup moins cher ! Comme quoi le bonheur n'est pas proportionnel à l'épaisseur de son portefeuille... Amicalement.

J'essaie de pêcher la plupart du temps avec ce montage. On y retrouve la montée d'adrénaline de la touche au "toc" et la finesse du montage (je pêche parfois en 16/100) garanti la prise de quelques (ou d'un seul) poissons. Il m'est arrivé de mettre la "pâtée" à quelques "pointures" de la pêche (JCT par exemple ) mais aussi de me faire mettre un retentissant 40 à 1 par un pêcheur bien connu du Gard Je fais mes vifs derrière chez moi (à 20m) dans une roubine (canal d'arrosage) toute l'année.

Bonjour les amis,

Pour compléter le chapitre des poissonnets utilisables pour pêcher la truite, j'ai expérimenté des solutions plutôt étonnantes et qui ont fonctionnées du tonnerre ! Ainsi, dans les pyrénées outre les vairons conservés dans du formol trop raides à mon avis, je me suis rabattu sur les éperlans et autres "jols" trouvés sur le marché du coin, et ça a fonctionné très bien. Et lorsque je suis arrivé à Lyon pour mes études, j'ai eu la chance de pêcher de grosses truites dans la rivière d'Ain avec mes montures casquées, munies de petites tanches de 5 cm maximum que je trouvais auprès d'un marchand de vifs installé à bord d'une péniche, amarrée en pleine ville sur le Rhône. Ces petites tanches, couleur vert bouteille avec le ventre jaune ne me paraissaient pas très excitantes comme un vairon ou un gardonneau, mais les truites n'y ont vu que du feu ! Et ce qui ne gâtait rien, c'est que ces poissons sont particuièrement résistants, se conservaient parfaitement, et les hameçons triples tenaient très bien dans leur peau lisse. Comme quoi, il ne faut jamais refuser de s'adapter, car c'est ainsi que l'on acquiert toujours plus d'expérience pour être plus efficace... Amicalement.

J'utilise en effet la friture de "jols" achetée en super-marché pour obtenir des "vifs" afin de pêcher en mer